Un chiffre brut pour commencer : 25 % de travaux, c’est le seuil qui ouvre la porte à la réduction d’impôt pour un propriétaire bailleur investissant dans l’ancien à rénover. Mais cette carotte fiscale ne se décroche qu’en pariant sur un logement implanté dans une commune labellisée, et uniquement pour des acquisitions actées entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2026.
La liste des villes éligibles ne s’arrête pas aux métropoles les plus connues : des dizaines de cités de taille moyenne, voire de petites communes, figurent également dans le dispositif. Pour en bénéficier, il faut proposer le bien à la location comme résidence principale, en respectant des limites précises de loyers et de ressources du locataire.
La loi Denormandie en bref : un levier pour rénover l’immobilier ancien
La loi Denormandie s’impose comme une réponse ciblée à la dégradation du parc immobilier ancien. Imaginée par Julien Denormandie, elle s’appuie sur le programme Action Cœur de Ville pour inciter à la rénovation d’immeubles oubliés, souvent vacants, dans des centres-villes à relancer. Derrière le dispositif, une ambition double : enrichir l’offre locative et redonner vie à des quartiers en souffrance.
Concrètement, la promesse est claire : accorder une réduction d’impôt à ceux qui achètent un logement ancien à rénover dans une commune éligible. Pour décrocher cet avantage, les travaux doivent représenter au moins un quart du coût global de l’opération. Objectif : améliorer l’habitat, booster la performance énergétique, et revaloriser les centres urbains en perte d’attractivité. Ce mécanisme, déployé à l’échelle nationale, s’adresse à ceux qui veulent mêler projet patrimonial et stratégie fiscale.
Les principales facettes de la loi Denormandie sont résumées ci-dessous :
- Investissement locatif concentré sur des biens anciens
- Travaux éligibles : rénovation énergétique, modernisation, transformation d’espaces existants
- Communes concernées : centre-ville, zones « Action Cœur de Ville », territoires engagés dans une opération de revitalisation
La mécanique repose sur un engagement de location assorti de plafonds de loyers et de ressources pour les locataires. L’intention est nette : ouvrir l’accès à un logement rénové pour les ménages modestes et intermédiaires, tout en favorisant la diversité sociale. Cet environnement incitatif vise à stimuler le marché de l’ancien et à répondre à la pénurie de logements, là où l’habitat s’est morcelé ou déserté.
À qui s’adresse ce dispositif et dans quelles villes peut-on en bénéficier ?
La loi Denormandie cible les particuliers souhaitant investir dans l’immobilier ancien à rénover, avec la volonté affirmée de relancer les centres-villes dévitalisés. Célibataires, couples ou familles, tout contribuable domicilié en France peut, sous réserve de certaines conditions, accéder à l’avantage fiscal du dispositif Denormandie. Le seul impératif : louer le bien en respectant les plafonds annuels de loyers et de ressources, fixés par la réglementation.
Le choix des communes éligibles ne relève pas du hasard. Seules les villes classées dans le programme Action Cœur de Ville ou impliquées dans une opération de revitalisation du territoire (ORT) permettent de prétendre à la réduction d’impôt. Ces zones, réparties partout en France, concentrent logements vacants et immeubles à réhabiliter, souvent au cœur du patrimoine urbain.
Voici les catégories de communes qui ouvrent droit au dispositif :
- Ville intégrée au programme Action Cœur de Ville
- Ville engagée dans une opération de revitalisation du territoire
Pour être éligible, l’investissement doit concerner un bien situé dans ces zones spécifiques, de manière à répondre aux besoins locaux tout en encourageant la mixité sociale. À cela s’ajoute l’obligation de respecter des plafonds stricts, aussi bien pour les loyers que pour les ressources des locataires. Ces garde-fous garantissent que le logement rénové reste accessible aux ménages visés, tout en dynamisant la rénovation du parc ancien.
Quels sont les critères à remplir pour profiter de la loi Denormandie ?
Le dispositif Denormandie n’est pas ouvert à toutes les opérations. Il impose des conditions précises, imaginées pour aiguiller l’investissement vers la rénovation d’immeubles anciens dans des villes ciblées. Première règle : acheter un logement dans une commune éligible, puis engager des travaux de rénovation représentant au moins 25 % du coût global (acquisition plus travaux).
La nature des travaux joue un rôle décisif. Sont retenus les chantiers visant la performance énergétique, la création de nouvelles surfaces (combles, annexes), ou la remise à niveau de postes essentiels du logement. Certains travaux énergétiques nécessitent l’intervention d’entreprises certifiées RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
L’engagement du bailleur ne s’arrête pas à la remise à neuf. Le bien doit être mis en location après travaux, pour une période minimale de 6, 9 ou 12 ans. Le propriétaire s’engage à appliquer un plafond de loyer adapté à la zone, et à choisir des locataires dont les revenus n’excèdent pas un seuil actualisé chaque année. Ce contrôle garantit que le logement rénové bénéficie aux ménages pour lesquels le dispositif a été pensé.
Voici les critères à respecter pour activer la réduction d’impôt :
- Achat d’un bien dans une commune éligible au Denormandie
- Montant des travaux atteignant au moins 25 % du coût global
- Respect des plafonds de loyers et de ressources
- Location non meublée, utilisée comme résidence principale
Le respect rigoureux de ces conditions ouvre droit à la réduction d’impôt. L’administration fiscale veille à chaque étape : montant des travaux, conformité des baux, localisation du bien… Rien n’est laissé au hasard pour garantir que les investissements profitent réellement à la revitalisation du parc locatif ancien.
Investir en Denormandie : quels avantages fiscaux et pour quel projet locatif ?
Le dispositif Denormandie attire ceux qui veulent allier investissement locatif et rénovation d’immeubles anciens. Il propose une réduction d’impôt sur le revenu modulée selon la durée d’engagement locatif : 12 % pour 6 ans, 18 % pour 9 ans et 21 % pour 12 ans. Ce calcul porte sur le prix d’achat augmenté du montant des travaux, dans la limite de 300 000 euros par an, et d’un plafond de 5 500 euros du mètre carré.
L’économie d’impôt, conditionnée à la réalisation de travaux conséquents, cible la transformation du parc ancien dans les territoires Action Cœur de Ville. Le propriétaire peut cumuler la réduction d’impôt et la déduction des charges réelles liées à la gestion du bien, ce qui peut parfois générer du déficit foncier à imputer sur ses autres revenus.
À la différence de la loi Pinel, la Denormandie mise sur la réhabilitation et la revitalisation de secteurs urbains fragiles. Pour l’investisseur, cela signifie participer à la renaissance de quartiers entiers, améliorer la qualité de l’habitat tout en optimisant sa fiscalité. Une démarche qui conjugue enjeu patrimonial et impact local, pour celles et ceux décidés à miser sur l’ancien rénové.
La pierre ancienne, remise aux normes, redevient un levier d’action : la loi Denormandie, c’est la possibilité d’être acteur d’un nouvel élan urbain, là où la ville attend d’être réinventée.


