24 000 euros. Ce n’est pas le chiffre d’affaires d’une petite entreprise ni le montant d’un crédit immobilier modeste : c’est ce que détient, en moyenne, un Français sur ses produits d’épargne en 2025, d’après la Banque de France. Ce montant, qui s’inscrit sur un plancher instable, ignore les différences de générations ou de situations professionnelles. Il occulte, surtout, la réalité brute des écarts qui traversent la société.
Chez les moins de 30 ans, le capital moyen dépasse rarement 8 000 euros. Chez les 60 ans et plus, certains franchissent allègrement la barre des 45 000 euros. L’inflation, la précarité de l’emploi ou la montée des prix renforcent ces disparités chaque année.
Où en est l’épargne moyenne des Français en 2025 ?
En 2025, la moyenne d’épargne détenue par les ménages français atteint 24 000 euros, selon la Banque de France. Derrière cette donnée se cachent des fractures profondes. Si la moyenne française grimpe, la moitié des habitants du pays ne dépasse pas les 5 000 euros sur leurs comptes ou livrets. La valeur médiane reste bien en retrait, révélant une société où l’écart entre ceux qui mettent de côté et ceux qui peinent à le faire se creuse toujours plus.
Le taux d’épargne des ménages français s’établit autour de 18 % du revenu disponible brut (Insee). Après la parenthèse Covid, ce niveau se stabilise, sans retomber au-dessous des repères historiques. L’attrait pour l’épargne réglementée, Livret A, LDDS, LEP, ne faiblit pas : leurs encours cumulés dépassent les 550 milliards d’euros. Fidèles à leur réputation, les Français privilégient la sécurité et la disponibilité immédiate des fonds.
Pour donner un aperçu chiffré, voici ce que révèlent les dernières statistiques :
- Épargne réglementée : 550 milliards d’euros d’encours
- Taux d’épargne des ménages : 18 % (source : Insee)
- Moyenne d’épargne détenue : 24 000 euros
La Banque de France observe un ralentissement du rythme d’épargne, mais les comportements restent stables : la majorité des versements continue d’alimenter les livrets sans fiscalité. Le niveau de revenu disponible influe de façon décisive sur la capacité à mettre de côté, séparant ceux qui renforcent leur capital de ceux qui jonglent avec les fins de mois.
Âge, situation personnelle : des écarts d’épargne qui en disent long
L’épargne, en France, ne se résume jamais à une simple moyenne. Elle épouse les étapes de la vie, les aléas, les parcours. Chez les jeunes actifs, à peine lancés dans la vie professionnelle, la moyenne d’épargne reste basse : moins de 5 000 euros avant la trentaine, alors que les ménages de plus de 60 ans dépassent 30 000 euros en moyenne. L’entrée dans la vie active, la formation d’un couple, l’achat d’un logement accélèrent la progression du capital.
Les événements de la vie privée laissent leur empreinte : mariage, naissance, séparation, période sans emploi. Les familles monoparentales, sous pression, disposent souvent de peu de marge pour épargner. À l’inverse, les couples sans enfant ou certains retraités accumulent plus facilement, consolidant leur patrimoine au fil du temps.
Le métier et le parcours professionnel pèsent lourd. Les cadres, mieux protégés et davantage rémunérés, ont plus de facilité à constituer une épargne solide. Pour ceux dont le parcours est fragmenté ou le salaire variable, la réalité se montre bien moins clémente. Les inégalités de revenu se retrouvent amplifiées dans la répartition de l’épargne.
| Tranche d’âge | Moyenne d’épargne en euros |
|---|---|
| Moins de 30 ans | < 5 000 |
| 30-60 ans | entre 10 000 et 25 000 |
| Plus de 60 ans | > 30 000 |
Comment améliorer sa capacité à épargner au quotidien ?
Transformer sa bonne volonté en véritable effort d’épargne impose de repenser ses habitudes. Les contraintes du quotidien sont là, mais il existe des leviers concrets pour progresser. Premier réflexe : observer ses dépenses avec lucidité. Un examen attentif des factures, prélèvements et achats récurrents permet de repérer ce qui grignote la capacité d’épargne sans qu’on s’en rende compte.
De nombreux foyers optent pour le virement automatique. Dès l’arrivée du salaire, une somme fixe, même modeste, file directement sur un livret d’épargne ou un produit réglementé. Ce geste, simple et répété, ancre l’habitude. Ici, c’est la constance qui compte, bien plus que le montant initial.
Voici deux axes à privilégier pour renforcer la discipline :
- Prioriser l’épargne de précaution : construire une réserve pour l’imprévu, avant d’envisager des placements plus ambitieux.
- Adapter l’épargne à son rythme de vie : les besoins d’un étudiant, d’une famille ou d’un retraité n’obéissent pas aux mêmes règles, ni aux mêmes contraintes.
Au fil des mois, une gestion attentive des abonnements, une négociation active de certains contrats (téléphonie, énergie, assurances) peuvent libérer des sommes non négligeables. Ces petits ajustements, accumulés, pèsent à la longue. Dans les faits, la plupart des Français cherchent à sécuriser leur futur tout en maintenant leur niveau de vie. Épargner n’est pas réservé à quelques privilégiés : c’est une dynamique qui se construit progressivement, au rythme des moyens et des priorités de chacun.
Choisir la bonne stratégie d’épargne selon son profil et ses objectifs
Bâtir une stratégie d’épargne alignée sur ses projets et son profil demande de la clarté et une réflexion honnête. Les produits d’épargne sont nombreux, mais tout commence par une question : pourquoi épargner ? Se prémunir contre l’inattendu, préparer une étape clé, anticiper la retraite… Chaque période de la vie appelle ses choix.
Pour se constituer une épargne de précaution, les solutions les plus évidentes restent le Livret A, le LDDS ou le LEP. Ces supports garantissent la disponibilité des fonds et une sécurité maximale, bien que les taux soient plafonnés. Une fois la réserve atteinte, trois à six mois de dépenses couvertes,, il devient pertinent d’envisager des solutions à plus long terme.
L’assurance vie s’adresse à ceux qui souhaitent étoffer leur patrimoine ou préparer une transmission. Ce produit permet de combiner la sécurité des fonds en euros et le potentiel des unités de compte, plus dynamiques mais aussi plus exposées. Pour les foyers en quête de valorisation ou d’optimisation fiscale, c’est un outil modulable.
Selon la situation, on peut ajuster sa stratégie :
- Jeunes actifs : donner la priorité à la souplesse et à la rapidité d’accès, sans négliger les bases sécurisantes.
- Familles : diversifier entre placements liquides et solutions à moyen terme.
- Anticipation de la retraite : miser sur la durée, profiter des atouts fiscaux de l’assurance vie ou du plan d’épargne retraite.
La stratégie d’épargne évolue avec le temps et les aléas de la vie. Choisir le bon support dépend du niveau de risque accepté, du temps dont on dispose et des objectifs poursuivis. Les produits d’épargne forment une boîte à outils à façonner au gré de son parcours, de ses ressources et de sa volonté d’engagement. À chacun de tracer sa trajectoire, sans perdre de vue l’essentiel : l’épargne façonne la liberté de demain.


